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Accueil » Blog » Orasio : L’IA Souveraine à 16M€ qui Défie Palantir

Orasio : L’IA Souveraine à 16M€ qui Défie Palantir

Dernierre mise à jour 4 novembre 2025 09:38
L. Lumen
Published: 4 novembre 2025
Startup
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27 Min de lecture
Orasio

Je le dis avec une amertume sincère : voilà quinze ans que j’observe les gouvernements européens crier à la souveraineté numérique tout en laissant des géants non-européens — Palantir, Hikvision, Elbit — contrôler nos caméras de surveillance. C’était un mensonge d’État. Un spectacle politique vide. Jusqu’au jour où Florian Fournier, cofondateur d’une licorne à 1 milliard d’euros, a signé une levée de fonds de 16 millions d’euros pour prouver que l’Europe pouvait enfin agir.

Contents
  • Les Trois Mousquetaires de la Souveraineté Numérique : Quand École Polytechnique Rencontre le Conseil d’État
  • Structuration du Financement : Pourquoi France + Allemagne + Pologne N’Est Pas un Hasard
  • Le Produit : Quand la Multimodalité Rencontre la Réalité Opérationnelle
  • Le Positionnement : Pas le Palantir Européen, Mieux que Ça
  • La Conformité Réglementaire : De Contrainte à Avantage Compétitif Infranchissable
  • Les Chiffres qui Font Peur aux Investisseurs Traditionnels : 16M€ pour une Startup Sans Revenus Publics
  • 2027 : La Startup Orasio Sera-t-elle le Leader Européen de la Vidéo-Intelligence Souveraine ?
    • Questions Fréquentes (FAQ)
      • Qu’est-ce qu’Orasio ?
      • Qui est Florian Fournier ?
      • Combien l’entreprise a-t-elle levé ?
      • Quel problème la société résout-elle ?
      • Quelle est la taille du marché de la vidéosurveillance IA ?
      • Pourquoi pas Palantir ou Hikvision ?
      • Qui utilise la solution aujourd’hui ?
      • Quels sont les prochains objectifs ?
        • Liens Internes MagStartup

Cette transaction du 14 mai 2025 est bien plus qu’une simple levée de fonds. C’est une déclaration de guerre technologique — une promesse de reprendre le contrôle d’un secteur stratégique devenu incontournable. Quand un polytechnicien qui a bâti PayFit abandonne le confort d’une licorne pour repartir de zéro dans la défense, ce n’est pas de l’idéalisme. C’est du calcul pur.

La startup parisienne, fondée en janvier 2025 par trois profils complémentaires, vient de lever 16 millions d’euros auprès de Frst (France), Global Founders Capital (Allemagne) et Expeditions Fund (Pologne). Le deal implique une participation minoritaire de moins de 20%, ce qui valorise l’entreprise à plus de 80 millions d’euros en pré-seed. Le marché mondial de la vidéosurveillance IA pèse 39,4 milliards de dollars en 2025 et devrait atteindre 82,4 milliards d’ici 2033, avec un TCAC de 9,5%. L’Europe représente 15-20% de ce marché. Si la jeune pousse capture ne serait-ce que 2% du marché européen d’ici 2030, cela représente 250-300 millions d’euros de revenus annuels potentiels.

Les Trois Mousquetaires de la Souveraineté Numérique : Quand École Polytechnique Rencontre le Conseil d’État

La société a été fondée en janvier 2025 par trois profils qui incarnent chacun une discipline distincte. Ce n’est pas un hasard. C’est une architecture volontaire, née de la nécessité de réconcilier trois mondes opposés : la technologie, la sécurité et l’administration.

Florian Fournier, CEO et cofondateur, est un polytechnicien (X 13) originaire de Toulouse qui a grandi en écoutant les histoires entrepreneuriales de son grand-oncle, cofondateur du groupe Carrefour. En 2015, il a cofondé PayFit, une plateforme SaaS RH qui a atteint le statut de licorne (1 milliard d’euros de valorisation) en 2022. Lors de son passage à l’École Polytechnique, il a effectué son stage militaire chez les sapeurs-pompiers de Paris — une expérience qui, selon ses propres mots, a renforcé sa sensibilité forte pour les enjeux de défense. En janvier 2024, il quitte volontairement le board de PayFit pour repartir de zéro. Cela parle d’une ambition bien au-delà du prestige.

Arnaud Delaunay, CTO et cofondateur, apporte 10 ans d’expérience en intelligence artificielle et computer vision. Ex-FarmWise (startup agricole basée sur l’IA), il est spécialisé dans le déploiement d’algorithmes de deep learning dans des environnements contraints — exactement ce dont la jeune pousse a besoin pour analyser des flux vidéo en temps réel sans latence. Son expertise en edge computing (calcul en périphérie) est cruciale : les caméras doivent fonctionner même sans connexion cloud, directement sur le terrain.

Fabio Gennari, COO et cofondateur, est un diplômé HEC Paris et de l’École nationale d’administration (ENA). Ancien maître des requêtes au Conseil d’État et ex-conseiller dans les cabinets des Premiers ministres Michel Barnier et François Bayrou, il incarne la légitimité réglementaire. Son rôle n’est pas cosmétique : Gennari veille à ce que chaque ligne de code soit conforme au RGPD et à l’AI Act dès la conception (privacy by design). Dans un marché où les concurrents non-européens (Palantir, Hikvision) se fichent de la réglementation européenne, c’est un avantage compétitif structurel.

Structuration du Financement : Pourquoi France + Allemagne + Pologne N’Est Pas un Hasard

La levée de fonds de 16 millions d’euros raconte une histoire géopolitique que personne n’ose dire à voix haute. Trois pays, trois fonds, une stratégie : construire un champion européen avant que les Américains et les Chinois ne verrouillent le marché pour toujours.

Frst (France), le lead investor, a injecté plus d’un tiers des capitaux. Ce fonds parisien spécialisé dans l’amorçage a un track record impressionnant : Pigment (valorisée à 1 milliard de dollars), Electra (mobilité électrique), Doctrine (legaltech), et bien sûr PayFit (la licorne de Fournier). Frst ne mise pas sur des inconnus : il mise sur des fondateurs qu’il connaît déjà. C’est du capital relationnel pur.

Global Founders Capital (Allemagne), le fonds basé à Berlin, apporte la vision industrielle germanique. L’Allemagne, avec son tissu de PME manufacturières (le fameux Mittelstand), comprend mieux que quiconque l’importance de protéger les infrastructures critiques. Pour GFC, Orasio n’est pas juste une entreprise tech : c’est un outil de sécurité nationale européenne.

Expeditions Fund (Pologne), basé à Varsovie, Londres et Genève, est spécialisé dans la défense et la cybersécurité. La Pologne, en première ligne face aux tensions géopolitiques avec la Russie, comprend viscéralement l’urgence de la souveraineté technologique. Expeditions Fund ne fait pas de la philanthropie : il anticipe un marché de la défense européenne qui devrait exploser dans les 10 prochaines années.

« Nous avons fait le choix d’inscrire notre projet dans une dynamique européenne dès l’origine, en nous entourant d’investisseurs exclusivement européens pour cette première levée de fonds », affirme Florian Fournier. Traduction : pas un dollar américain, pas un yuan chinois. C’est une déclaration politique autant qu’économique. Le plan France 2030 déploie 54 milliards d’euros sur 5 ans pour se libérer du joug technologique américain. La société s’inscrit parfaitement dans cette ambition.

Le Produit : Quand la Multimodalité Rencontre la Réalité Opérationnelle

L’entreprise développe des solutions d’intelligence artificielle appliquées à la vidéo, capables de détecter automatiquement des situations critiques — en temps réel ou a posteriori — dans des flux vidéo. Les clients cibles ? Les forces de sécurité intérieure, les collectivités territoriales, les grandes entreprises (ports, aéroports, gares, stades) et les armées européennes.

Techniquement, la plateforme repose sur une architecture modulaire en trois couches :

  1. Couche perception visuelle : des réseaux de neurones convolutifs capables de détecter des anomalies comportementales, des objets abandonnés, des mouvements de foule, ou des ports d’armes. Les algorithmes fonctionnent en edge computing, c’est-à-dire directement sur la caméra, sans besoin de connexion cloud permanente.
  2. Couche sémantique : des modèles de type transformeur permettent d’effectuer des requêtes complexes en langage naturel. Exemple : « Montre-moi toutes les personnes portant un sac à dos rouge qui sont restées immobiles plus de 5 minutes près de la gare. »
  3. Couche intégration : les solutions peuvent être déployées en périphérie (edge), en local (on-premise) ou via le cloud, et s’intègrent aux systèmes de vidéoprotection existants sans remplacement complet de l’infrastructure.

Ce qui différencie la société parisienne des concurrents comme Hikvision ou Palantir ? La conformité native au RGPD et à l’AI Act. Dès sa création, l’entreprise a intégré les normes européennes dans l’architecture même de ses solutions. Les données vidéo ne quittent jamais le territoire européen. Les algorithmes sont auditables. La traçabilité est rigoureuse. **La startup Orasio transforme une contrainte réglementaire en avantage compétitif.**

Selon Florian Fournier, 47 des 50 plus grandes villes françaises ont déjà déployé une forme d’intelligence vidéo, mais elles utilisent des solutions américaines, israéliennes ou chinoises. « Aujourd’hui, 95% des grandes villes en France sont équipées d’un système de vidéoprotection », constate-t-il. Le problème ? Ces systèmes posent des vulnérabilités possibles (portes dérobées dans les firmwares), des non-conformités au RGPD, et des biais algorithmiques difficilement auditables. La société se présente comme l’alternative crédible.

Le Positionnement : Pas le Palantir Européen, Mieux que Ça

Franchement, je déteste cette comparaison facile : « le Palantir européen. » C’est paresseux. C’est faux. Et ça rate complètement le point.

Palantir est une entreprise américaine de 4 milliards de dollars de chiffre d’affaires qui vend du renseignement algorithmique à la CIA, au Pentagone et aux grandes entreprises. Son business model repose sur l’accumulation massive de données et l’analyse prédictive. Palantir ne respecte ni le RGPD ni l’AI Act, parce qu’il n’en a rien à faire : son marché principal est américain.

La startup française Orasio, au contraire, a fait le pari inverse : plutôt que de contourner la réglementation européenne, elle l’embrasse comme un moat défensif. Dans un monde où l’AI Act impose des audits rigoureux sur les systèmes d’IA à haut risque (dont la vidéosurveillance algorithmique fait partie), la jeune pousse peut vendre légalement en Europe là où Palantir devra passer des années à se conformer — si jamais il le fait.

C’est l’inverse du mythe. Les concurrents chinois (Hikvision, Dahua) dominent le marché mondial avec 45% de parts de marché, mais ils sont progressivement bannis des appels d’offres européens pour raisons de sécurité nationale. Les concurrents américains (Palantir, Axis, Honeywell) sont technologiquement avancés, mais juridiquement vulnérables en Europe post-Schrems II (le verdict de la CJUE qui invalide les transferts de données vers les États-Unis).

Le positionnement de l’entreprise est donc celui d’un acteur de souveraineté technologique : européen par conception, conforme par défaut, évolutif par architecture. Ce n’est pas une copie de Palantir. C’est une réponse stratégique à un vide de marché que personne n’a encore rempli.

La Conformité Réglementaire : De Contrainte à Avantage Compétitif Infranchissable

La société a intégré dès sa création les exigences du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) et de l’AI Act européen dans l’architecture même de ses solutions. Ce n’est pas une feature de dernière minute. C’est le cœur du produit.

Voici ce que cela signifie concrètement :

  • Privacy by design : Les données vidéo sont traitées localement (edge computing) ou stockées en Europe (cloud souverain SecNumCloud). Aucune donnée ne transite par des serveurs américains ou chinois.
  • Traçabilité rigoureuse : Chaque décision algorithmique est enregistrée et auditable. Si une caméra déclenche une alerte, on peut remonter à la source de la décision.
  • Explicabilité des algorithmes : Les modèles d’IA ne sont pas des boîtes noires. Ils sont conçus pour être compréhensibles par des auditeurs externes (CNIL, autorités de régulation).
  • Interdiction de la reconnaissance faciale biométrique en temps réel : Conformément à l’AI Act, la solution ne propose pas de reconnaissance faciale en temps réel dans l’espace public (sauf exceptions strictement encadrées pour la lutte antiterroriste).

En France, l’utilisation de caméras à intelligence artificielle en temps réel dans l’espace public est strictement encadrée par la loi. La loi adoptée pour les Jeux olympiques de 2024, qui autorisait l’usage expérimental de caméras « augmentées », n’est plus applicable depuis fin mars 2025. Orasio anticipe une évolution du cadre législatif dans les 2-3 prochaines années, mais refuse de contourner la loi : « Notre rôle n’est pas de définir ce que la loi devrait dire, mais de nous assurer que notre solution respecte les règles », affirme Florian Fournier.

Cette posture peut sembler conservatrice, voire naïve. Mais c’est exactement ce qui différencie l’entreprise de ses concurrents : là où Hikvision, Palantir ou BriefCam jouent avec les zones grises réglementaires, la société parisienne construit un moat juridique infranchissable. Quand l’AI Act entrera en vigueur (application progressive jusqu’en 2027), ce sera le seul acteur européen prêt à vendre légalement à grande échelle.

Les Chiffres qui Font Peur aux Investisseurs Traditionnels : 16M€ pour une Startup Sans Revenus Publics

Parlons chiffres. L’entreprise a levé 16 millions d’euros en mai 2025 pour une valorisation de 80+ millions d’euros, alors qu’elle n’a pas encore annoncé de revenus publics. La société compte entre 11 et 50 employés selon les sources, et prévoit de passer de 7 à 20 personnes d’ici un an, principalement dans les fonctions d’ingénierie (profils seniors en computer vision).

Pour un investisseur traditionnel, ces chiffres sont terrifiants. Comment justifier une telle valorisation sans traction commerciale documentée ? Trois réponses :

  1. Le track record du fondateur : Florian Fournier a déjà prouvé qu’il savait bâtir une licorne (PayFit, 1 milliard d’euros). Les VCs ne misent pas sur la startup, ils misent sur Fournier. C’est du founder-market fit parfait.
  2. Le marché adressable : Le marché mondial de la vidéosurveillance IA pèse 39,4 milliards de dollars en 2025 et devrait atteindre 82,4 milliards d’ici 2033, avec un TCAC de 9,5%. L’Europe représente 15-20% de ce marché (6-8 milliards de dollars). Si la société capture ne serait-ce que 2% du marché européen d’ici 2030, cela représente 120-160 millions de dollars de revenus annuels. Avec une marge brute SaaS de 70-80%, on parle de 80-120 millions de dollars de marge brute. À 10x de multiple de revenus (standard pour le SaaS B2G), la valorisation pourrait atteindre 1,2 milliard de dollars. Les 80 millions d’euros de valorisation actuelle deviennent alors un point d’entrée sous-évalué.
  3. Le timing géopolitique : La guerre en Ukraine, les tensions avec la Chine, le retour du protectionnisme américain — tout pousse les gouvernements européens à investir dans la souveraineté technologique. Le plan France 2030 déploie 54 milliards d’euros sur 5 ans. La jeune pousse est parfaitement positionnée pour capter une partie de cette manne.

Les premiers tests sont prévus en juin 2025 avec l’armée de Terre française, suivis d’une intégration au système de vidéoprotection de la ville de Paris à l’automne 2025, puis le lancement d’une offre SaaS souveraine certifiée SecNumCloud. La feuille de route est agressive, mais réaliste pour une équipe de ce calibre.

2027 : La Startup Orasio Sera-t-elle le Leader Européen de la Vidéo-Intelligence Souveraine ?

L’avenir de la société dépend de trois variables critiques : la vitesse d’adoption par les gouvernements européens, la capacité à maintenir une conformité RGPD/AI Act native sans sacrifier la performance, et l’arrivée ou non de concurrents bien financés (startups européennes ou pivots de géants américains).

Scénario optimiste : Si l’entreprise convainc 10+ gouvernements européens et 50+ collectivités territoriales d’ici 2027, la startup lèvera une Série B de 50-80 millions d’euros et atteindra une valorisation de 500 millions d’euros+. Les 16 millions d’euros initiaux se transformeront en un champion européen capable de rivaliser avec Palantir sur son propre terrain. Le marché européen de la vidéosurveillance IA, évalué à 6-8 milliards de dollars, se restructurera autour d’acteurs souverains. La société deviendra le standard de facto pour tout appel d’offres public européen post-2027 (date d’entrée en vigueur complète de l’AI Act). La roadmap inclut une expansion géographique (Espagne, Italie, Allemagne, Pologne) et verticale (ports, aéroports, événements sportifs, secteur bancaire).

Scénario réaliste : Plus probablement, l’entreprise signera 3-5 contrats gouvernementaux majeurs et 20-30 collectivités territoriales d’ici fin 2026, générant 5-10 millions d’euros d’ARR (Annual Recurring Revenue). Une levée Série A de 30 millions d’euros sera nécessaire en 2026 pour financer l’expansion commerciale et le recrutement (50-80 employés). La valorisation atteindra 200-300 millions d’euros en 2027. Le Product/Market Fit sera validé, mais l’expansion sera lente à cause des cycles de vente gouvernementaux (18-36 mois). Le marché restera fragmenté avec plusieurs acteurs verticaux coexistant (Wintics, Videtics, Veesion pour le retail). La jeune pousse devra différencier son offre par la performance technique ET la conformité réglementaire.

Scénario pessimiste : Si les cycles de vente gouvernementaux s’allongent au-delà de 36 mois et que la concurrence (notamment des pivots de grands groupes comme Thales ou Atos) s’intensifie, la société brûlera ses 16 millions d’euros sans atteindre la rentabilité. Les VCs refuseront de financer une Série A faute de traction commerciale. Un pivot ou une acquisition stratégique (par un grand groupe de défense ou un géant tech européen) deviendra inévitable. Ce serait la énième preuve que même la meilleure tech et le meilleur pedigree ne suffisent pas face à la bureaucratie des marchés publics européens.

Quelle trajectoire suivra la startup ? Les 24 prochains mois seront décisifs. Rendez-vous en 2027 pour le bilan.

Questions Fréquentes (FAQ)

Qu’est-ce qu’Orasio ?

C’est une startup française spécialisée dans l’intelligence artificielle appliquée à la vidéosurveillance, fondée en janvier 2025 par Florian Fournier (ex-PayFit), Arnaud Delaunay (CTO, expert en computer vision) et Fabio Gennari (COO, ancien conseiller d’État). La société a levé 16 millions d’euros en mai 2025 auprès de Frst (France), Global Founders Capital (Allemagne) et Expeditions Fund (Pologne). Elle développe des solutions d’IA vidéo souveraines conformes au RGPD et à l’AI Act, destinées aux forces de sécurité, collectivités, entreprises et armées européennes.

Qui est Florian Fournier ?

Florian Fournier est le CEO et cofondateur de la société. Polytechnicien (X 13) originaire de Toulouse, il a cofondé PayFit en 2015, une plateforme SaaS RH qui a atteint le statut de licorne (1 milliard d’euros de valorisation) en 2022. En janvier 2024, il a quitté son rôle opérationnel chez PayFit pour se consacrer à cette nouvelle aventure. Son passage militaire chez les sapeurs-pompiers de Paris et son track record entrepreneurial font de lui un profil unique pour bâtir un acteur de défense technologique.

Combien l’entreprise a-t-elle levé ?

La startup a levé 16 millions d’euros en seed (amorçage) en mai 2025 auprès d’un consortium d’investisseurs européens : Frst (France, lead investor avec plus d’un tiers des capitaux), Global Founders Capital (Allemagne) et Expeditions Fund (Pologne). Le deal implique une participation minoritaire de moins de 20%, ce qui valorise la société à plus de 80 millions d’euros post-money. Aucun investisseur américain ou chinois n’a participé, conformément à la stratégie de souveraineté européenne.

Quel problème la société résout-elle ?

Elle résout trois problèmes critiques de la vidéosurveillance actuelle :

  • (1) Dépendance technologique : 95% des villes françaises utilisent des solutions américaines, israéliennes ou chinoises, créant des risques de sécurité nationale (portes dérobées, accès aux données par des gouvernements tiers).
  • (2) Non-conformité réglementaire : Les solutions existantes ne respectent pas le RGPD ni l’AI Act, exposant les collectivités à des amendes et litiges.
  • (3) Performance limitée : Les systèmes actuels nécessitent une surveillance humaine massive (analyse manuelle de milliers d’heures de vidéo), là où l’IA détecte automatiquement des situations critiques en temps réel.

Quelle est la taille du marché de la vidéosurveillance IA ?

Le marché mondial de la vidéosurveillance IA est évalué à 39,4 milliards de dollars en 2025 et devrait atteindre 82,4 milliards d’ici 2033, avec un TCAC de 9,5%. L’Europe représente environ 15-20% de ce marché, soit 6-8 milliards de dollars. Le marché européen des systèmes de vidéosurveillance devrait enregistrer un TCAC de 15,5% au cours de la période 2024-2029, tiré par les préoccupations croissantes en matière de sécurité, les initiatives de villes intelligentes et l’adoption de solutions basées sur l’IA.

Pourquoi pas Palantir ou Hikvision ?

Trois raisons principales différencient la startup de ses concurrents :

  • (1) Conformité native : Palantir (américain) et Hikvision (chinois) ne respectent pas le RGPD ni l’AI Act européen, les rendant juridiquement vulnérables sur le marché européen post-2027.
  • (2) Souveraineté des données : Les solutions de Palantir et Hikvision peuvent transmettre des données à leurs gouvernements respectifs (USA via le Cloud Act, Chine via la loi de renseignement nationale de 2017), créant des risques de sécurité nationale.
  • (3) Auditabilité : Les algorithmes sont explicables et auditables, conformément aux exigences de l’AI Act, là où Palantir et Hikvision utilisent des boîtes noires algorithmiques.

Qui utilise la solution aujourd’hui ?

La société est en phase de déploiement initial (mid-2025). Les premiers tests sont prévus en juin 2025 avec l’armée de Terre française (applications militaires), suivis d’une intégration au système de vidéoprotection de la ville de Paris à l’automne 2025. Une offre SaaS souveraine certifiée SecNumCloud est prévue pour la fin 2025. Le nombre exact de clients payants n’est pas public à ce stade (startup en phase pre-seed/early-seed), mais la stratégie commerciale cible les forces de sécurité intérieure, les collectivités territoriales (mairies, régions), les entreprises exploitant des infrastructures critiques (ports, aéroports, gares, stades) et les armées européennes.

Quels sont les prochains objectifs ?

La roadmap 2025-2027 comprend :

  • (1) Validation technique : tests en conditions réelles avec l’armée (juin 2025) et la ville de Paris (automne 2025). (2) Certification SecNumCloud pour l’offre SaaS souveraine (fin 2025).
  • (3) Recrutement accéléré : passer de 7 à 20 employés d’ici un an, principalement des profils seniors en computer vision.
  • (4) Expansion géographique : cibler 3-5 gouvernements européens (Allemagne, Pologne, Espagne, Italie) d’ici 2026. (
  • 5) Série A : lever 30-50 millions d’euros en 2026 pour financer la commercialisation à l’échelle européenne. Objectif ultime : devenir le leader européen de la vidéo-intelligence souveraine d’ici 2027-2028.

Si la startup francaise Orasio livre sur ses promesses, elle deviendra le modèle : un champion européen de la tech construit sur la conformité réglementaire, la souveraineté des données et l’excellence technique. Un acteur qui prouve qu’on peut bâtir une licorne sans compromettre les valeurs européennes.

Si elle bute sur la complexité des cycles de vente publics, la lenteur bureaucratique ou l’arrivée de concurrents mieux financés, elle deviendra un cas d’école de l’ambition sans discipline opérationnelle. Une belle histoire de polytechniciens qui ont sous-estimé la réalité du terrain.

C’est l’une des bets les plus intelligentes que l’Europe ait faites en 2025. C’est la première fois depuis 10 ans qu’une startup européenne de défense a réuni France, Allemagne et Pologne autour d’une même table. Ce serait un signal : l’écosystème français du capital-risque arrête de jouer à l’Amérique. Il devient lui-même. C’est une clarté brutale. Et c’est la seule façon que la French Tech ait trouvée pour devenir adulte.

Cet article a été rédigé par L. Lumen pour MagStartup.com. Pour recevoir nos analyses stratégiques sur l’écosystème startup français, abonnez-vous à la newsletter MagStartup.


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Entrepreneur et micro-investisseur, j'écris sous le nom de L. Lumen et j'apporte une double perspective : l'expérience concrète du terrain et une solide rigueur académique. Je n'ai pas la prétention d'être l'expert le plus expérimenté, ni l'auteur du meilleur contenu dans l'univers des startups. Mon engagement est ailleurs : garantir à chaque lecteur un contenu profond, singulier, et souvent introuvable sur l'Internet grand public. Chaque analyse est une promesse d'honnêteté, de documentation fiable et d'une perspective critique unique sur l'écosystème français et européen. Avec plus de 70 articles analytiques publiés sur MagStartup.com—couvrant le venture capital, les SaaS, l'IA, les accélérateurs, et les stratégies de financement—je continue d'explorer les angles morts de l'écosystème startup. Mon travail ne s'arrête pas. La production continue. L'analyse s'affine. La critique s'approfondit. L. Lumen reste une énigme volontaire : ni influenceur, ni gourou. Juste un observateur rigoureux qui refuse les raccourcis intellectuels et les mythes confortables. "Me croirez-vous si je vous dis que ce n'est rarement la technologie qui échoue, mais l'écosystème qui la rejette ?
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