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Accueil » Blog » MetricsHub : L’Universel que Datadog Refuse de Vous Vendre

MetricsHub : L’Universel que Datadog Refuse de Vous Vendre

Dernierre mise à jour 4 novembre 2025 10:07
L. Lumen
Published: 4 novembre 2025
Bootstrapping IA SaaS Startup
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24 Min de lecture
MetricsHub L'Universel que Datadog

Je le dis avec une amertume sincère : voilà vingt ans que je regarde l’industrie du monitoring IT vendre le même mensonge. On nous promet l’observabilité universelle, la supervision unifiée, la visibilité totale. Puis viennent les factures — exponentielles — et les limites — architecturales. J’ai vu des DSI pleurer devant leurs dashboards Datadog en découvrant qu’une simple migration cloud allait multiplier par quatre leur budget monitoring annuel. Ce n’était pas une surprise technique. C’était le business model qui fonctionnait exactement comme prévu.

Contents
  • Bertrand Martin : Vingt Ans à Compter les Watts Avant de Changer les Règles
  • MetricsHub : Open Source + Enterprise, la Synthèse Manquante
    • Voici ce que la plateforme propose, et qui n’existait pas avant :
  • Le Positionnement Impossible : Ni Prometheus, Ni Datadog, Ni Palantir
  • Les Chiffres Qui Effraient les Investisseurs Traditionnels
  • Prospective : Trois Destins Possibles d’Ici 2027
    • Questions Fréquentes (FAQ)
      • Qu’est-ce que Metrics Hub ?
      • Qui est Bertrand Martin ?
      • Combien la startup MetricsHub a-t-elle levé ?
      • Quel problème MetricsHub résout-elle ?
      • Quelle est la taille du marché de l’observabilité IT ?
      • Pourquoi pas Datadog ?
      • Qui utilise MetricsHub aujourd’hui ?
      • Quels sont les prochains objectifs de Metrics Hub ?

Pour être tout à fait franc, quand j’ai découvert Metrics Hub en décembre 2024, j’ai d’abord pensé : « Encore un énième collecteur de métriques qui promet la lune. » Puis j’ai vu le nom derrière : Bertrand Martin. Celui qui a bâti Sentry Software pendant deux décennies. Celui qui connaît chaque SNMP trap, chaque compteur de performance matérielle, chaque impasse technique des hyperscalers. Et là, j’ai compris : ce n’est pas un nouveau joueur qui arrive. C’est un vétéran qui règle ses comptes.

MetricsHub n’est pas née d’une accélération parisienne remplie de diplômés d’école de commerce. Elle est née d’un constat brutal : le marché mondial de l’observabilité IT atteindra 51,5 milliards de dollars en 2033, avec un taux de croissance annuel de 13,7%, mais personne — absolument personne — n’a résolu le problème fondamental du collecteur universel. Prometheus est trop DIY. Telegraf est trop fragmenté. Datadog est trop cher. Et entre ces trois mondes, il y a un vide béant que la solution française vient remplir avec une promesse aussi audacieuse qu’inédite : OpenTelemetry natif, 100+ connecteurs Enterprise, et une édition Community totalement gratuite.

Bertrand Martin : Vingt Ans à Compter les Watts Avant de Changer les Règles

Tentez de superviser un data center hyperscale sans comprendre la physique des serveurs, et vous échouerez en moins de six mois.

Bertrand Martin ne vient pas du monde des jeunes pousses IA à vélocité exponentielle. Il vient du monde réel — celui où les serveurs HP ProLiant tombent en panne à 3h du matin, celui où un compteur de température mal calibré peut coûter 50 000 euros en énergie gaspillée, celui où SNMP n’est pas une relique mais l’infrastructure critique de toute supervision matérielle sérieuse. En 2004, Martin cofonde Sentry Software, une société française spécialisée dans le monitoring physique des infrastructures IT. Pas du cloud natif. Pas du serverless. Du matériel. Des watts. Des températures. Des ventilateurs.

Pendant vingt ans, Sentry Software devient la référence européenne pour tout ce qui concerne la supervision bas-niveau des infrastructures. Les plateformes américaines ne savent pas mesurer la consommation électrique d’un serveur Dell. New Relic ignore les compteurs IPMI des cartes mères Supermicro. Dynatrace se concentre sur les applications, pas sur le hardware. Mais Sentry Software, lui, sait tout — chaque watt, chaque degré Celsius, chaque rotation de ventilateur. C’est cette expertise qui a permis à Grafana Labs de publier en 2023 un cas d’usage célèbre : « Réduire les émissions carbone des data centers avec Hardware Sentry, Grafana et OpenTelemetry ». La Green IT n’était pas un buzzword marketing pour Martin. C’était une obsession mesurable.

Puis vint 2024. OpenTelemetry devient le standard de facto de l’observabilité cloud-native. La certification officielle OpenTelemetry est lancée, consacrant ce framework comme l’avenir de l’instrumentation distribuée. Bertrand Martin regarde ce qui se passe et réalise : personne — absolument personne — n’a construit un collecteur universel natif OpenTelemetry capable de superviser à la fois le cloud, les serveurs physiques, les réseaux, les storages, et les applications. Prometheus est génial pour les métriques time-series mais nécessite une expertise DevOps avancée. Telegraf collecte bien mais n’est pas OpenTelemetry-first. La plateforme américaine fait tout mais vous enferme dans son écosystème propriétaire et vous facture au nombre de hosts.

Me croirez-vous si je vous dis que c’est précisément cette impasse qui a fait naître la solution française ? En décembre 2024, MetricsHub SAS est officiellement créée (SIREN 938861952) au 66 avenue des Champs-Elysées, Paris 8ème. L’équipe initiale est réduite : 1 à 10 personnes, selon les données Crunchbase. Mais derrière ce démarrage discret se cache une architecture logicielle que Martin a mûrie pendant deux décennies.

MetricsHub : Open Source + Enterprise, la Synthèse Manquante

L’Open Source n’est pas une religion. C’est une stratégie de distribution.

Voici ce que la plateforme propose, et qui n’existait pas avant :

  • Community Edition (gratuite, open source) : Un collecteur de métriques complet, compatible OpenTelemetry, capable de superviser Linux, Windows, VMware, réseaux, stockages, bases de données. Disponible sur GitHub sous licence Apache 2.0. Zéro coût de licence. Zéro lock-in. Vous pouvez exporter vos métriques vers Prometheus, Grafana Cloud, ou n’importe quel backend compatible OpenTelemetry. C’est l’anti-Datadog : le collecteur ne vous piège pas.
  • Enterprise Edition (payante) : Plus de 100 connecteurs natifs pour superviser tout ce que la Community Edition ne couvre pas — systèmes legacy, équipements réseau propriétaires, appliances de stockage enterprise, infrastructures hybrides complexes. L’édition s’adresse aux DSI de grandes entreprises et aux opérateurs télécoms qui ont des parcs hétérogènes impossibles à standardiser. Le modèle économique est clair : vous payez pour la couverture exhaustive, pas pour le volume de données ingérées.
  • M8B (prononcez « Mate ») : l’assistant virtuel IA : Voilà la preuve conceptuelle que la solution ne se contente pas de collecter des métriques. M8B est un agent conversationnel IA destiné aux équipes Sys Admin, capable d’analyser les données collectées et de répondre à des questions en langage naturel comme « Quel serveur consomme le plus d’énergie cette semaine ? » ou « Pourquoi le cluster Kubernetes de prod a ralenti hier soir ? ». Annoncé officiellement en septembre 2025, M8B n’est pas encore un produit commercial mature, mais il signale une ambition : transformer la supervision IT en copilote intelligent.

Quoi qu’il en soit, la technologie est construite sur un socle cohérent : OpenTelemetry natif. Comme l’explique l’équipe elle-même, OpenTelemetry n’est pas juste un format d’export. C’est une philosophie architecturale : des métriques, des traces et des logs unifiés dans un protocole ouvert et vendor-neutral. Cela signifie que le collecteur peut envoyer ses données vers n’importe quelle plateforme d’observabilité — Grafana, Prometheus, Splunk, Elastic, ou même la solution américaine si vous le souhaitez. Le lock-in technique n’existe plus.

Pour être tout à fait franc, cette stratégie est brillante. Elle transforme la plateforme en Cheval de Troie : les entreprises commencent avec la Community Edition gratuite pour tester, découvrent qu’elle fonctionne mieux que Telegraf ou Metricbeat, puis migrent progressivement vers l’Enterprise Edition pour couvrir leurs systèmes legacy critiques. Et contrairement à l’acteur dominant qui vous facture exponentiellement plus cher à mesure que votre infrastructure grandit, l’approche française facture sur la couverture fonctionnelle, pas sur le volume. C’est l’économie inverse.

Gartner l’a d’ailleurs remarqué. Dans son rapport 2025 « Assessing OpenTelemetry for Observability », l’analyste cite la solution comme « robuste et scalable » pour la collecte de métriques dans des environnements hybrides. Ce n’est pas un Magic Quadrant Leader — la jeune pousse française est bien trop récente pour cela — mais c’est une reconnaissance institutionnelle rare pour une venture de quelques mois.

Le Positionnement Impossible : Ni Prometheus, Ni Datadog, Ni Palantir

C’est l’inverse du mythe. Le collecteur universel n’est pas censé exister.

Voici pourquoi le positionnement est à la fois génial et périlleux.

Prometheus : L’outil open source de référence, utilisé par des millions de DevOps dans le monde. Gratuit, puissant, extensible. Mais Prometheus nécessite une expertise technique élevée. Il faut configurer les exporters, gérer le stockage des métriques time-series, écrire les PromQL queries, maintenir les alertes. Pour une venture technologique de 10 personnes, Prometheus est parfait. Pour une entreprise de 5000 employés avec des serveurs Windows 2012, des switches Cisco legacy, et des bases Oracle on-premise, Prometheus est un cauchemar opérationnel.

Telegraf : Le collecteur d’InfluxDB, excellent pour ingérer des métriques de sources variées. Mais Telegraf n’est pas OpenTelemetry-first, et sa gouvernance est liée à InfluxDB. Si vous voulez exporter vers Grafana Cloud ou ailleurs, vous devez bidouiller les configurations. C’est fonctionnel, mais ce n’est pas natif.

Datadog : Le géant du monitoring fullstack, valorisé à plus de 30 milliards de dollars, leader du Magic Quadrant Gartner avec 51% de parts de marché. La plateforme fait tout : métriques, logs, traces, security monitoring, synthetics, RUM. Mais elle vous enferme. Vous ingérez vos données dans leur backend propriétaire, vous payez à la consommation (et ça devient vite cher), et si vous voulez partir, vous devez tout reconstruire. C’est le AWS du monitoring : confortable tant que vous restez, douloureux si vous partez.

Et la solution française ? Elle est le Goldilocks manquant : ni trop DIY comme Prometheus, ni trop propriétaire comme l’acteur dominant. Elle est assez simple pour être déployée rapidement (Community Edition prête à l’emploi), assez ouverte pour ne pas vous piéger (OpenTelemetry natif), et assez exhaustive pour couvrir vos infrastructures legacy critiques (Enterprise Edition avec 100+ connecteurs). C’est la synthèse que personne n’avait réussie.

Puis, soudain, une comparaison apparaît dans la presse tech française : « Le Palantir européen de l’observabilité ? » Non. Ce serait faux. Palantir vend de l’IA de défense et du data mining pour gouvernements. La plateforme française vend un collecteur de métriques pour DSI. L’analogie est flatteuse mais trompeuse. Si elle devait être comparée à quelqu’un, ce serait plutôt à Confluent : la venture qui a transformé Kafka (open source Apache) en plateforme enterprise viable, en offrant une version gratuite pour attirer les développeurs et une version payante pour monétiser les grandes entreprises.

La véritable question stratégique est ailleurs : la solution peut-elle devenir le standard de facto du collecteur OpenTelemetry ? Aujourd’hui, OpenTelemetry dispose d’un écosystème de vendors officiels qui incluent AWS, Google Cloud, Microsoft Azure, Datadog, Dynatrace, New Relic, Splunk. Mais aucun d’entre eux n’est un pure-player du collecteur universel. Ils sont tous des plateformes fullstack qui veulent ingérer vos données pour vous vendre leurs backends. La technologie française, elle, ne veut pas être votre backend. Elle veut juste être votre collecteur — le meilleur, le plus exhaustif, le plus interopérable. C’est un business model radicalement différent, et c’est précisément pour cela qu’il pourrait fonctionner.

Les Chiffres Qui Effraient les Investisseurs Traditionnels

Laissez-moi reformuler : aucun financement venture capital n’est documenté publiquement.

Aucune annonce sur TechCrunch. Aucun communiqué de presse. Aucune présence sur les radars des VCs parisiens. Selon Crunchbase, la société est classée « Private » avec un statut « Operating ». Pas de Seed round. Pas d’investisseurs institutionnels identifiés. Juste une société bootstrapée, fondée en décembre 2024, qui a déjà réussi à être citée par Gartner et Grafana Labs en quelques mois.

C’est étrange : je déteste l’obsession française pour les levées de fonds comme seul indicateur de succès, mais je dois reconnaître que l’absence totale de capital externe pose une question fascinante. Soit Bertrand Martin finance l’opération sur ses fonds propres (probablement issus de la vente ou des bénéfices de Sentry Software), soit il a levé discrètement auprès d’investisseurs qui ne souhaitent pas de publicité. Dans les deux cas, c’est un signal : pas besoin de brûler 10 millions d’euros en marketing pour exister. Il construit d’abord le produit, puis la traction viendra.

Regardons les métriques du marché. Le secteur global de l’observabilité IT est évalué à 18,5 milliards de dollars en 2025 et devrait atteindre 51,5 milliards de dollars en 2033, avec un TCAC de 13,7%. Ce n’est pas un marché de niche. C’est un marché mature en pleine transformation technologique (migration vers OpenTelemetry, adoption du cloud hybride, montée en puissance de l’IA dans la supervision). Et dans ce marché, les leaders actuels — Datadog, Dynatrace, Splunk, New Relic — captent l’essentiel de la valeur. Mais ils laissent un vide béant : le collecteur universel interopérable.

Si la plateforme réussit à capturer ne serait-ce que 2% du marché global de l’observabilité IT d’ici 2030, cela représenterait un chiffre d’affaires potentiel de 800 millions à 1 milliard de dollars annuels. C’est exactement le type de trajectoire qui justifierait une levée de Série A de 20-30 millions d’euros en 2026, suivie d’une Série B de 80-100 millions d’euros en 2028. Mais pour l’instant, Martin semble jouer une autre partition : celle de la rentabilité rapide via l’Enterprise Edition, plutôt que celle de l’hyper-croissance subventionnée.

Et c’est là que je me demande encore : est-ce une force ou une faiblesse ? Dans un écosystème où lever 1,3 million de dollars en Pre-Seed est devenu la norme pour valider une idée, l’approche fait l’inverse : lancer un produit mature sans capital externe visible. C’est soit du génie stratégique (éviter la dilution, garder le contrôle, prouver la rentabilité avant de lever), soit un pari risqué (manquer de carburant pour accélérer face à des concurrents bien financés).

Prospective : Trois Destins Possibles d’Ici 2027

L’avenir dépend de trois variables : la vitesse d’adoption d’OpenTelemetry par les grandes entreprises, la capacité de Bertrand Martin à construire une force commerciale enterprise crédible, et l’arrivée ou non d’un concurrent bien financé qui copierait le modèle.

Scénario optimiste (25% de probabilité) : devenir le standard du collecteur OpenTelemetry européen. D’ici fin 2026, la solution convainc 50+ grandes entreprises françaises et européennes (banques, télécoms, utilities, industriels) d’adopter son Enterprise Edition. Le chiffre d’affaires annuel atteint 8-12 millions d’euros. En 2027, une levée de Série A de 25-30 millions d’euros intervient auprès de fonds spécialisés infrastructure software (Index Ventures, Accel, Balderton Capital). La valorisation post-money atteint 120-150 millions d’euros. En 2030, l’entreprise est rachetée par Grafana Labs ou Elastic pour 400-600 millions de dollars, devenant leur collecteur officiel.

Scénario réaliste (60% de probabilité) : trouver son Product/Market Fit enterprise mais rester une scale-up rentable de taille moyenne. La plateforme génère 3-5 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel en 2026, avec 20-30 clients enterprise et une communauté open source de 5000+ utilisateurs actifs. Bertrand Martin lève une petite Série A de 8-12 millions d’euros en 2027 pour financer l’équipe commerciale et le support client. La société reste profitable ou proche de la rentabilité. En 2030, elle est valorisée entre 50 et 80 millions d’euros et envisage soit une acquisition stratégique, soit une scalabilité organique continue. C’est le scénario « Sentry Software bis » : une belle entreprise française profitable mais qui ne devient pas une licorne.

Scénario pessimiste (15% de probabilité) : ne pas décoller commercialement et finir acquis à bas prix. Les cycles de vente enterprise s’allongent au-delà de 18-24 mois. Les grandes entreprises restent fidèles aux acteurs établis malgré les coûts élevés, par peur du risque de migration. La Community Edition attire des utilisateurs mais ne se convertit pas en clients payants. La venture brûle ses réserves de trésorerie sans atteindre 2 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. En 2028, la société est rachetée par un acteur plus grand (peut-être InfluxDB ou un pure-player OpenTelemetry) pour 10-20 millions d’euros, principalement pour la technologie et l’équipe.

Quelle trajectoire suivra la plateforme ? Les 18-24 prochains mois seront décisifs. Si l’adoption d’OpenTelemetry explose dans les grandes entreprises européennes — et tous les signaux du marché indiquent que c’est en train de se produire — alors le positionnement est au bon endroit au bon moment. Mais si les DSI restent conservateurs et préfèrent payer l’acteur dominant plutôt que de tester un nouveau collecteur, alors il faudra prouver sa valeur client par client, contrat par contrat.

Questions Fréquentes (FAQ)

Qu’est-ce que Metrics Hub ?

C’est une venture française spécialisée dans la collecte universelle de métriques IT, fondée en décembre 2024 par Bertrand Martin, vétéran du monitoring infrastructure. La société propose une édition Community gratuite (open source) et une édition Enterprise payante (100+ connecteurs), toutes deux bâties nativement sur OpenTelemetry.

Qui est Bertrand Martin ?

Bertrand Martin est le fondateur et dirigeant. Pendant vingt ans, il a cofondé et dirigé Sentry Software, une société française spécialisée dans la supervision matérielle des infrastructures IT (serveurs, réseaux, stockages). Il est reconnu pour son expertise technique en SNMP, IPMI, et monitoring bas-niveau.

Profil LinkedIn de Bertrand Martin

Combien la startup MetricsHub a-t-elle levé ?

Aucun financement venture capital n’est documenté publiquement à ce jour. La venture semble financée sur fonds propres ou via des investisseurs privés non divulgués. La société est classée « Private » sur Crunchbase sans investisseurs institutionnels identifiés.

Quel problème MetricsHub résout-elle ?

Elle résout l’impasse du collecteur universel : Prometheus nécessite trop d’expertise technique, Telegraf n’est pas OpenTelemetry-first, et les plateformes fullstack enferment les entreprises dans des backends propriétaires coûteux. L’approche offre un collecteur OpenTelemetry natif, gratuit en version Community, et exhaustif en version Enterprise (100+ connecteurs pour systèmes legacy).

Quelle est la taille du marché de l’observabilité IT ?

Le marché mondial est évalué à 18,5 milliards de dollars en 2025 et devrait atteindre 51,5 milliards de dollars en 2033, avec un TCAC de 13,7%. L’Europe représente environ 25-30% de ce marché, soit 4-5 milliards de dollars actuellement.

Pourquoi pas Datadog ?

La plateforme américaine est une solution fullstack fermée qui ingère vos données dans son backend propriétaire et vous facture à la consommation (coûts exponentiels avec la scalabilité de l’infrastructure). L’alternative française est un collecteur ouvert qui exporte vers n’importe quel backend compatible OpenTelemetry. Vous gardez le contrôle de vos données et évitez le lock-in.

Qui utilise MetricsHub aujourd’hui ?

Les utilisateurs publics incluent des équipes DevOps européennes qui testent la Community Edition (données GitHub : adoption croissante). Les clients Enterprise ne sont pas divulgués publiquement, mais la cible comprend les grandes entreprises françaises et européennes avec des infrastructures hybrides complexes (banques, télécoms, industriels).

Quels sont les prochains objectifs de Metrics Hub ?

La priorité est de prouver sa traction commerciale en 2025-2026 en signant 20-50 clients Enterprise, puis probablement lever une Série A de 10-30 millions d’euros pour financer la vélocité commerciale et technique. Le développement de M8B (assistant IA) pourrait devenir un différenciateur clé si l’exécution est réussie.


Si la plateforme livre sur ses promesses, elle deviendra un cas d’école de ce que la France sait faire de mieux en B2B infrastructure : de la profondeur technique sans compromis, de la rentabilité avant l’hyper-croissance, et de la discrétion stratégique. Si elle bute sur l’inertie du marché enterprise, elle deviendra une acquisition logique pour un acteur plus grand qui veut combler son vide de collecteur universel.

Je vous le dis sans détour : c’est l’une des ventures françaises les plus intéressantes que j’ai analysées en 2025, précisément parce qu’elle refuse de jouer le jeu de la visibilité médiatique. Pas de levée de fonds tapageuse. Pas de fondateur omniprésent sur LinkedIn. Pas de growth hacking viral. Juste un produit solide, une vision claire, et vingt ans d’expertise condensée dans une architecture logicielle que personne d’autre ne pouvait construire.

Me croirez-vous si je vous dis que c’est exactement ce silence qui rend la plateforme dangereuse pour les géants établis ? Les licornes du monitoring fullstack sous-estiment systématiquement les pure-players du collecteur open source — jusqu’au jour où ces derniers deviennent incontournables et se font racheter à prix d’or par leurs concurrents ou leurs partenaires.

L’approche n’a pas encore gagné. Mais elle a déjà prouvé qu’elle existait. Et dans un écosystème où 95% des ventures infrastructure disparaissent avant leur troisième année, Bertrand Martin peut-il transformer vingt ans d’expertise en Product/Market Fit avant que les géants ne se réveillent ?

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ParL. Lumen
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Entrepreneur et micro-investisseur, j'écris sous le nom de L. Lumen et j'apporte une double perspective : l'expérience concrète du terrain et une solide rigueur académique. Je n'ai pas la prétention d'être l'expert le plus expérimenté, ni l'auteur du meilleur contenu dans l'univers des startups. Mon engagement est ailleurs : garantir à chaque lecteur un contenu profond, singulier, et souvent introuvable sur l'Internet grand public. Chaque analyse est une promesse d'honnêteté, de documentation fiable et d'une perspective critique unique sur l'écosystème français et européen. Avec plus de 40 articles analytiques publiés sur MagStartup.com—couvrant le venture capital, les SaaS, l'IA, les accélérateurs, et les stratégies de financement—je continue d'explorer les angles morts de l'écosystème startup. Mon travail ne s'arrête pas. La production continue. L'analyse s'affine. La critique s'approfondit. L. Lumen reste une énigme volontaire : ni influenceur, ni gourou. Juste un observateur rigoureux qui refuse les raccourcis intellectuels et les mythes confortables. "Me croirez-vous si je vous dis que ce n'est rarement la technologie qui échoue, mais l'écosystème qui la rejette ?
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