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Accueil » Blog » iNGage : 6 M€ pour Défier Safran et Honeywell

iNGage : 6 M€ pour Défier Safran et Honeywell

Dernierre mise à jour 4 novembre 2025 09:50
L. Lumen
Published: 4 novembre 2025
DeepTech SaaS Startup
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23 Min de lecture
iNGage

D’où je tire ma colère ?

Voilà quinze ans que je vois des startups deeptech lever 2-3 millions d’euros en Seed pour mourir trois ans plus tard, étouffées par des cycles de R&D de 7 ans et des coûts de certification prohibitifs. La startup iNGage lève 6 millions d’euros en 8 mois, promet un produit en 2029, et cible des marchés où Honeywell et Safran règnent sans partage depuis 40 ans. Pensez-y : c’était impensable jusqu’au jour où Philippe Robert a décidé de prouver que l’Europe pouvait enfin agir.

Contents
  • D’où je tire ma colère ?
  • Les Trois Mousquetaires de Grenoble : Quand le CEA-Leti Rencontre TDK en Terrain Neutre
  • Anatomie d’une Levée : 6 M€ en 8 Mois, ou la Géopolitique du Capital-Risque Européen
  • La Technologie : Un Cube de 3 cm Plus Précis qu’un GPS — Le Piézorésistif à Nano-Jauges Expliqué
  • Le Positionnement : Ni MEMS Capacitif (Trop Faible), Ni FOG (Trop Cher) — Le Chainon Manquant du Marché
    • Marché 1 : Robotique autonome industrielle
    • Marché 2 : Véhicules autonomes niveau 3-4
    • Marché 3 : Défense et sécurité européenne
  • Les Chiffres Qui Terrorisent les VC Traditionnels : 24 Milliards USD, Mais Pour Qui ?
  • Ce Qui Pourrait Tuer iNGage Avant 2029 : Les Trois Risques Cachés
    • Risque 1 : Qualification longue (3-5 ans)
    • Risque 2 : Industrialisation complexe (rendements de production <90%)
    • Risque 3 : Concurrence chinoise (copie technologique + dumping prix)
  • 2029 : iN Gage Sera-t-elle le Champion Européen Invisible ?
    • FAQ : Les Questions Que Personne N’Ose Poser
      • Pourquoi Philippe Robert quitterait-il la sécurité du CEA pour un pari aussi risqué ?
      • Comment un capteur à 200€ peut-il vraiment concurrencer un FOG Safran à 20 000€ ?
      • Pourquoi les investisseurs parient-ils 6 M€ sur une technologie qui ne sortira qu’en 2029 ?

Pour être tout à fait franc, cette transaction du 30 septembre 2025 menée par Supernova Invest (France) et 360 Capital (Italie) n’est pas qu’une levée de fonds Seed classique. C’est une déclaration d’indépendance technologique — une promesse de reprendre le contrôle d’un secteur stratégique devenu critique pour la défense, la robotique autonome, et les véhicules sans conducteur.

Fondée en février 2025 à Grenoble, iNGage est la 80ème startup du CEA-Leti. Elle exploite 15 ans de recherche conjointe entre le CEA-Leti (France) et le Politecnico di Milano (Italie), protégée par 30+ brevets. Sa technologie de détection piézorésistive à nano-jauges offre des performances 10 fois supérieures aux MEMS capacitifs standard, tout en restant 10-100 fois moins chère que les gyroscopes à fibre optique utilisés en aérospatial.

Et vous, croyez-vous vraiment qu’un capteur français puisse rivaliser avec les mastodontes américains et japonais ? C’est justement parce que ce pari paraît absurde qu’il mérite qu’on s’y attarde.


Les Trois Mousquetaires de Grenoble : Quand le CEA-Leti Rencontre TDK en Terrain Neutre

La spinoff du CEA-Leti a été fondée en février 2025 par trois profils qui incarnent chacun une discipline distincte. Ce n’est pas un hasard. C’est une architecture volontaire, née de la nécessité de réconcilier trois mondes opposés : la recherche académique, l’industrialisation MEMS, et l’intelligence marché.

Philippe Robert (CEO, né en 1968) a cofondé la startup grenobloise après 20 ans passés au CEA-Leti, où il était Business Development Manager Microsystèmes. Me croirez-vous si je vous dis qu’il a volontairement quitté la sécurité du CEA pour repartir de zéro à 57 ans ? Cela parle d’une ambition bien au-delà du prestige. Robert n’est pas un scientifique enfermé dans son laboratoire. C’est un architecte de transfert technologique qui a vu naître des dizaines de spinoffs académiques — et qui sait exactement pourquoi la plupart échouent.

J’ai moi-même douté quand j’ai lu sa citation la première fois : « Cette technologie est restée trop longtemps cantonnée aux smartphones et aux voitures aux performances limitées, ou aux systèmes aérospatiaux coûteux. » La promesse semblait trop belle pour être crédible. Puis j’ai compris : ce n’était pas de l’arrogance. C’était de la frustration accumulée pendant deux décennies.

Bertrand Gautheron (COO, né en 1972) apporte l’industrialisation MEMS complexe. Ancien d’Aryballe Technologies (startup MEMS olfactifs) et de STMicroelectronics, Gautheron maîtrise la production MEMS à l’échelle. C’est lui qui choisira le fondeur, qui négociera les rendements de production, qui décidera si l’entreprise utilise TSMC, X-FAB, ou un fondeur MEMS européen. Sans lui, la technologie de Robert reste une prouesse académique non scalable.

Vincent Gaff (CBO, né en 1975) vient de chez Tronics Microsystems/TDK — le concurrent direct. C’est l’intelligence marché incarnée. Gaff connaît intimement les cycles de vente des capteurs inertiels MEMS, les exigences de qualification défense, les processus d’achat des intégrateurs robotiques. Quand il dit « C’est plus que ce qu’on espérait, on est ravi ! » après la levée de 6 M€, ce n’est pas de l’enthousiasme naïf. C’est la confirmation qu’il a correctement évalué l’appétit des investisseurs pour une technologie MEMS haute performance.

Cette trinité n’est pas le fruit du hasard. Robert apporte la légitimité CEA-Leti et le réseau recherche. Gautheron maîtrise l’industrialisation MEMS complexe. Gaff connaît intimement le marché puisqu’il vient de chez le concurrent. C’est une architecture délibérée pour éviter l’écueil classique des spinoffs deeptech académiques : une technologie brillante sans capacité d’exécution industrielle.


Anatomie d’une Levée : 6 M€ en 8 Mois, ou la Géopolitique du Capital-Risque Européen

La levée de fonds d’iNGage n’est pas qu’une transaction financière. C’est une cartographie géopolitique du capital-risque européen post-2024.

Supernova Invest (France) mène le tour. Ce n’est pas un fonds tech classique. C’est un véhicule dédié aux technologies critiques et à la souveraineté industrielle française. Quand Supernova investit, c’est un signal : cette technologie n’est pas qu’une opportunité commerciale, c’est un actif stratégique national.

360 Capital (Italie) co-mène. Voilà le détail que personne ne souligne : le nouvel acteur des MEMS est une startup franco-italienne issue d’une collaboration CEA-Leti / Politecnico di Milano. L’investissement de 360 Capital valide cette alliance. C’est rare. La plupart des startups deeptech européennes restent mono-nationales jusqu’à la Série B. Cette entreprise fait l’inverse : elle naît transnationale.

BNP Paribas Développement, Crédit Agricole Alpes Développement, et CEA Investissement complètent le tour. Ce trio bancaire-institutionnel français ancre la société dans l’écosystème Auvergne-Rhône-Alpes. Le Crédit Agricole Alpes n’investit pas dans des licornes parisiennes. Il investit dans des actifs industriels régionaux viables. BNP Paribas Développement n’investit pas dans des promesses vagues. Il exige des plans de cash-flow crédibles et des trajectoires de sortie documentées.

Je me souviens encore du bruit des mains moites sur la table lors de pitchs deeptech similaires. Les fondateurs académiques parlent technologie. Les VCs exigent des réponses sur le go-to-market, les coûts d’acquisition client, les marges brutes. Cette levée prouve que la startup grenobloise a franchi ce fossé.

Quoi qu’il en soit, la valorisation n’est pas divulguée. Mais on peut l’estimer. Si la société a levé 6 M€ pour une dilution de 15-20% (standard Seed deeptech), la valorisation post-money atteint 30-40 M€. Pour une startup sans revenus, avec un produit prévu en 2029, c’est une confiance absolue dans la technologie sous-jacente et l’équipe.


La Technologie : Un Cube de 3 cm Plus Précis qu’un GPS — Le Piézorésistif à Nano-Jauges Expliqué

Parlons franchement : la plupart des articles sur les capteurs inertiels MEMS esquivent la complexité technique. Pas celui-ci.

Le capteur ressemble à un dé à jouer. Un cube de 3 centimètres, bardé de silicium, avec une interface CAN et une consommation électrique de quelques milliwatts. Plus petit qu’une pièce de monnaie. Plus précis qu’un GPS dans un tunnel parisien. Voilà le produit qu’iNGage promet pour 2029.

La FrenchTech iNGage exploite une technologie de détection piézorésistive à nano-jauges. C’est une rupture par rapport aux MEMS capacitifs dominants (Bosch, STMicroelectronics, InvenSense). Voici pourquoi cela compte.

Les MEMS capacitifs mesurent les variations de capacité électrique entre des plaques mobiles et fixes. C’est simple, peu coûteux (1-10 €/capteur), et massivement déployé dans les smartphones et voitures grand public. Le problème ? La dérive. Après 1 minute sans signal GPS, un MEMS capacitif dérive de plusieurs mètres. C’est acceptable pour un Uber parisien. C’est catastrophique pour un robot autonome en entrepôt ou un drone de surveillance.

Les gyroscopes à fibre optique (FOG) utilisent l’effet Sagnac pour détecter les rotations avec une précision quasi-absolue. Zéro dérive. Performances maximales. Le coût ? 5 000-50 000 €/système. Réservé à l’aérospatial, au naval, et à la défense critique.

L’entreprise invente le chainon manquant : des performances tactiques (dérive contrôlée de 50 cm après 3-5 minutes) à un coût intermédiaire (estimé 50-200 €/capteur). La technologie piézorésistive à nano-jauges détecte les déformations mécaniques avec une sensibilité 10 fois supérieure aux capacitifs. Les 30+ brevets protègent les procédés de fabrication, les architectures de nano-jauges, et les algorithmes de compensation.

C’est là que la collaboration CEA-Leti / Politecnico di Milano devient décisive. Le CEA-Leti apporte 15 ans de recherche MEMS français. Le Politecnico di Milano apporte l’expertise piézorésistive italienne. Cette double origine n’est pas anecdotique : elle garantit une protection intellectuelle européenne robuste face aux acteurs américains et chinois.

Pour être tout à fait franc, cette technologie ne sera validée qu’en production réelle. Les nano-jauges piézorésistives sont sensibles aux variations de température, aux chocs mécaniques, et aux contraintes de packaging. Si la société échoue à industrialiser avec des rendements >90%, les 6 M€ partiront en fumée.


Le Positionnement : Ni MEMS Capacitif (Trop Faible), Ni FOG (Trop Cher) — Le Chainon Manquant du Marché

La stratégie commerciale de la spinoff repose sur une thèse simple : il existe un marché non servi entre les MEMS capacitifs grand public et les FOG aérospatiaux.

Marché 1 : Robotique autonome industrielle

Les robots mobiles autonomes (AMR) en entrepôts, usines, et hôpitaux exigent une navigation inertielle précise sans dépendre du GPS. Les MEMS capacitifs dérivent trop vite. Les FOG sont inabordables. iNGage cible ce segment avec des capteurs 6-DOF (3 gyroscopes + 3 accéléromètres) intégrés sur une seule puce. Les intégrateurs robotiques cibles incluent ABB, KUKA, et Mobile Industrial Robots.

Marché 2 : Véhicules autonomes niveau 3-4

Les systèmes ADAS (Advanced Driver Assistance Systems) et les véhicules autonomes niveau 3-4 nécessitent une redondance de navigation en cas de perte GPS (tunnels, canyons urbains, attaques de spoofing). L’entreprise propose une alternative GPS avec des performances tactiques à un coût compatible avec l’automotive (objectif <200 €/système). Les fournisseurs ciblés incluent Bosch, Continental, et Valeo.

Marché 3 : Défense et sécurité européenne

Les drones tactiques, les systèmes de guidage de munitions, et les plateformes de surveillance exigent des capteurs inertiels qualifiés défense. Honeywell (USA) et Safran (France) dominent ce marché. Le nouvel acteur vise les programmes européens de souveraineté technologique financés par la Commission Européenne et les ministères de la Défense nationaux. Les clients potentiels incluent Thales, Safran, et les programmes IPCEI.

Selon Fortune Business Insights, le marché des systèmes de navigation inertielle atteindra 24,28 milliards USD en 2032, contre 13,65 milliards USD en 2025 (CAGR 5,55%). L’Europe représente 20-25% de ce marché. Si la société capture 1-2% du segment tactique européen, cela signifie un revenu potentiel annuel de 50-120 M$ d’ici 2032.

Mais est-ce vraiment réaliste ? Vincent Gaff (CBO) vient de Tronics/TDK. Il connaît les cycles de vente défense : 3-5 ans de qualification avant le premier contrat. Il connaît les exigences de fiabilité automotive : 15 ans de durée de vie, -40°C à +125°C, qualification AEC-Q100. Si l’entreprise n’a pas intégré ces contraintes dans sa roadmap produit, elle échouera.


Les Chiffres Qui Terrorisent les VC Traditionnels : 24 Milliards USD, Mais Pour Qui ?

Parlons des chiffres que personne n’ose publier.​

Le marché global des capteurs inertiels MEMS vaut 1,09 milliard USD en 2024 et atteindra 2,57 milliards USD en 2032 (CAGR 11,31%, source Data Bridge Market Research). C’est le marché total. La startup ne joue pas dans ce marché. Elle joue dans le segment high-performance MEMS, évalué à 8,5 milliards USD en 2025 avec un CAGR de 12% (source Market Report Analytics).​

Voici la réalité brutale : ce segment est dominé par quatre acteurs établis avec des décennies d’avance.​

  • Honeywell (USA) : Leader défense et aérospatial, qualification militaire MIL-STD, relations contractuelles avec Lockheed Martin, Boeing, Raytheon​
  • Safran (France) : Fournisseur historique des gyroscopes FOG pour Airbus, Dassault Aviation, Thales​
  • Tronics/TDK (France/Japon) : Spécialiste MEMS piézorésistifs, concurrent direct avec technologie nanofils piézorésistifs 6-DOF annoncée en 2024​
  • STMicroelectronics (France/Italie) : Géant des MEMS capacitifs, volume massif, économies d’échelle inatteignables pour une startup​

Comment la société grenobloise compte-t-elle rivaliser ? La réponse est triple.​

Primo : Elle ne concurrence pas sur le volume. Elle concurrence sur la performance/prix. Un FOG Safran coûte 20 000 €. Un MEMS capacitif STMicro coûte 5 €. La startup vise 200 € avec des performances 80% du FOG. C’est le sweet spot pour la robotique et l’automotive niveau 3-4.​

Secundo : Elle exploite la géopolitique. Les programmes de souveraineté technologique européenne (European Chips Act, projets IPCEI) privilégient les fournisseurs européens. L’entreprise est franco-italienne, issue du CEA-Leti. C’est un avantage concurrentiel majeur face à Honeywell (USA) ou aux acteurs chinois (Hikvision, CETC).​

Tertio : Elle adopte un modèle fabless. Construire une fab MEMS coûte 200-500 M€. La startup externalise la production à des fondeurs spécialisés (TSMC, X-FAB, ou fondeurs MEMS européens). C’est la stratégie ARM, Qualcomm, NVIDIA. Concentration sur la conception haute valeur ajoutée.​

Et pourtant, je dois m’avouer une hypocrisie : j’ai longtemps défendu le contraire. J’ai longtemps cru que les startups deeptech devaient intégrer verticalement pour contrôler la qualité. J’avais tort. Le modèle fabless permet de scaler sans brûler des centaines de millions en CAPEX. Mais il expose la société à un risque : la dépendance aux fondeurs. Si TSMC ou X-FAB rencontrent des problèmes de rendement, l’entreprise n’a aucun levier.​

Ce Qui Pourrait Tuer iNGage Avant 2029 : Les Trois Risques Cachés

Franchement, voici les trois scénarios de cauchemar que personne ne mentionne dans les communiqués de presse.​

Risque 1 : Qualification longue (3-5 ans)

Les marchés défense et aérospatial exigent des qualifications MIL-STD, AEC-Q100, et DO-160. Cela prend 3-5 ans et coûte 2-5 M€ par certification. Si la société brûle 1,5-2 M€/an en R&D et que les premiers revenus arrivent en 2029, elle aura consommé ses 6 M€ avant d’atteindre le product-market fit. Une Série A de 20-30 M€ sera nécessaire en 2027. Si le momentum faiblit, les VCs hésiteront.​

La durée moyenne de certification aéronautique DO-160 dépasse 36 mois selon les données RTCA. C’est trois ans sans revenus significatifs. Combien de startups deeptech survivent à cette traversée du désert ?​

Risque 2 : Industrialisation complexe (rendements de production <90%)

La technologie piézorésistive à nano-jauges est nouvelle. Tronics/TDK a annoncé une technologie similaire en 2024 mais n’a pas encore publié de données de rendement. Si les procédés de fabrication génèrent des rendements <80%, les coûts unitaires exploseront et la startup perdra son avantage compétitif prix. Bertrand Gautheron (COO) devra résoudre ce problème en 24-36 mois maximum.​

Risque 3 : Concurrence chinoise (copie technologique + dumping prix)

Les acteurs chinois (Hikvision, Dahua Technology, CETC) ont démontré leur capacité à copier des technologies MEMS occidentales et à inonder le marché à prix cassés. Si l’entreprise ne protège pas ses brevets en Chine (coûteux, complexe) et que des clones apparaissent à 30-50 €/capteur, le positionnement prix s’effondre. Vincent Gaff (CBO) devra sécuriser des contrats européens exclusifs avant que la concurrence chinoise ne se structure.​

C’est une clarté brutale. Mais c’est aussi la seule façon d’évaluer honnêtement les chances de succès.​

2029 : iN Gage Sera-t-elle le Champion Européen Invisible ?

L’avenir de la startup dépend de trois variables : la vitesse de qualification des capteurs pour les marchés stratégiques (défense, aérospatial), la capacité à industrialiser la technologie piézorésistive à nano-jauges à l’échelle, et l’arrivée ou non de concurrents bien financés (notamment chinois).​

Scénario optimiste : Si l’entreprise qualifie ses capteurs 6-DOF pour la défense européenne (MIL-STD) d’ici fin 2027 et signe 5+ contrats majeurs avec des intégrateurs robotiques (ABB, KUKA, Mobile Industrial Robots) d’ici 2028, elle lèvera une Série A de 30-50 M€ en 2028 et atteindra une valorisation de 300-400 M€ en 2030. Les 6 M€ initiaux se transformeront en un retour 50-70× pour Supernova Invest et 360 Capital. Philippe Robert aura réussi son pari : créer un champion européen de la souveraineté technologique MEMS.​

Scénario réaliste : Plus probablement, la société signera 2-3 contrats défense et 10-15 clients robotique industrielle d’ici fin 2028, générant 5-8 M€ ARR. Une Série A de 20-30 M€ sera nécessaire en 2027-2028 pour financer l’industrialisation et les certifications. La valorisation atteindra 150-200 M€ en 2030. Les investisseurs Seed réaliseront un retour 25-35×. C’est un succès solide sans être spectaculaire. La startup devient un acteur niché mais rentable de la navigation inertielle tactique européenne.​

Scénario pessimiste : Si les cycles de qualification s’allongent au-delà de 4 ans et que la technologie piézorésistive rencontre des problèmes de fiabilité en production (rendements <80%, dérives thermiques non maîtrisées), la société brûlera ses 6 M€ sans atteindre le product-market fit. Une acquisition stratégique par STMicroelectronics ou TDK deviendra inévitable, à une valorisation 30-50 M€. Les investisseurs Seed perdront 50-70% de leur capital. Philippe Robert rejoindra la longue liste des fondateurs deeptech brillants mais incapables de scaler.​

Quelle trajectoire suivra la spinoff du CEA-Leti ? Les 24 prochains mois seront décisifs. Si en juin 2027 la startup annonce un premier contrat défense européen ou une qualification AEC-Q100 automotive, le scénario optimiste devient probable. Si en juin 2027 elle annonce un nouveau tour de financement sans contrat commercial majeur, préparez-vous au scénario pessimiste.​

FAQ : Les Questions Que Personne N’Ose Poser

Pourquoi Philippe Robert quitterait-il la sécurité du CEA pour un pari aussi risqué ?

Parce que le CEA-Leti est une institution de recherche. La startup est une plateforme stratégique de souveraineté technologique européenne. L’impact géopolitique dépasse la stabilité personnelle. Robert a passé 20 ans à développer des technologies pour les autres. Il veut maintenant en être le propriétaire. C’est l’ambition d’un homme qui a vu trop de brillantes inventions mourir dans des tiroirs académiques.​

Profil LinkedIn de Philippe Robert​

Comment un capteur à 200€ peut-il vraiment concurrencer un FOG Safran à 20 000€ ?

Il ne le concurrence pas. Il sert un marché différent. Le FOG est nécessaire pour un A380 ou un sous-marin nucléaire où l’erreur coûte des vies. Le capteur piézorésistif est suffisant pour un robot d’entrepôt ou un drone de surveillance où une dérive de 50 cm après 5 minutes est acceptable. C’est la différence entre « mission-critical » et « performance-critical ». La technologie choisit le bon compromis pour le bon marché.​

Pourquoi les investisseurs parient-ils 6 M€ sur une technologie qui ne sortira qu’en 2029 ?

Parce qu’ils ne parient pas sur le produit. Ils parient sur la souveraineté technologique européenne. Supernova Invest et 360 Capital ne sont pas des VCs opportunistes. Ce sont des véhicules géopolitiques. Si l’entreprise échoue commercialement mais que la technologie est acquise par Thales ou STMicroelectronics, l’Europe aura quand même gagné : la propriété intellectuelle reste européenne. C’est du capital-risque stratégique, pas du capital-risque financier.​

Si la startup tient ses promesses, elle deviendra le standard européen de la navigation inertielle tactique accessible. Si elle se perd dans la complexité d’industrialisation des MEMS ou que les qualifications défense s’éternisent, elle rejoindra le cimetière des spinoffs académiques brillants mais non scalables.​

Je vous le dis sans détour : c’est l’un des paris les plus intelligents — ou les plus risqués — de l’écosystème deeptech français en 2025. Les 24 prochains mois nous diront si Philippe Robert avait raison de quitter la sécurité du CEA-Leti pour bâtir un champion invisible de la souveraineté technologique européenne.​

Ce serait un signal : l’Europe arrête de jouer à l’Amérique en copiant les modèles de la Silicon Valley. Elle devient elle-même, en exploitant ses atouts uniques (recherche publique de pointe, protection intellectuelle solide, géopolitique de souveraineté). Me croirez-vous si je vous dis que c’est la seule façon que l’écosystème deeptech européen ait trouvée pour devenir adulte ?​

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ParL. Lumen
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Entrepreneur et micro-investisseur, j'écris sous le nom de L. Lumen et j'apporte une double perspective : l'expérience concrète du terrain et une solide rigueur académique. Je n'ai pas la prétention d'être l'expert le plus expérimenté, ni l'auteur du meilleur contenu dans l'univers des startups. Mon engagement est ailleurs : garantir à chaque lecteur un contenu profond, singulier, et souvent introuvable sur l'Internet grand public. Chaque analyse est une promesse d'honnêteté, de documentation fiable et d'une perspective critique unique sur l'écosystème français et européen. Avec plus de 40 articles analytiques publiés sur MagStartup.com—couvrant le venture capital, les SaaS, l'IA, les accélérateurs, et les stratégies de financement—je continue d'explorer les angles morts de l'écosystème startup. Mon travail ne s'arrête pas. La production continue. L'analyse s'affine. La critique s'approfondit. L. Lumen reste une énigme volontaire : ni influenceur, ni gourou. Juste un observateur rigoureux qui refuse les raccourcis intellectuels et les mythes confortables. "Me croirez-vous si je vous dis que ce n'est rarement la technologie qui échoue, mais l'écosystème qui la rejette ?
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